Syndrome des Jambes Sans Repos: le traitement
A retenir:
Prérequis avant l’initiation du traitement:
Avant d’initier le traitement, il est nécessaire d’avoir posé le diagnostic de certitude du SJSR, de rechercher les facteurs aggravants et les comorbidités, et d’évaluer la sévérité du SJSR.
Il faut expliquer au patient la physiopathologie du syndrome des jambes sans repos, notamment de l’absence de guérison de ce dernier.
Avant d’envisager un traitement médicamenteux :
L’hygiène de vie dans le SJSR:
Prise en charge d’une carence martiale:
Elle est à rechercher et à traiter systématiquement avant de démarrer un traitement du SJSR. La cause de cette carence martiale est également à rechercher.
L’objectif est d’avoir une ferritinémie > à 50 (ou 75) ug/L.
Le traitement per os est proposé en première intention mais le traitement intraveineux est une option alternative en cas de mauvaise tolérance ou efficacité du traitement per os. Le traitement intraveineux peut être proposé d’emblée en cas de forme très grave du SJSR.
Lien vers la prise en charge de la carence martiale.
Les agonistes dopaminergiques:
Il existe trois molécules avec l’AMM : le pramipexole, le ropirinole et la rotigotine. Ils sont indiqués pour le SJSR modéré à très sévère (IRLS > 10).
Effets indésirables des agonistes dopaminergiques non ergotés :
Ils sont mieux tolérés dans le SJSR que dans la maladie de parkinson, probablement du fait des posologies plus basses et d’une prévalence plus faible de comorbidités.
Bien avertir les patients du risque de trouble du contrôle des impulsions.
Les antiépileptiques :
Ces molécules n’ont pas l’AMM pour le SJSR en France, malgré plusieurs études montrant leur efficacité.
Les opioïdes :
L’Oxsynia, association d’oxycodone et de naloxone, a l’AMM pour le SJSR depuis 2023. Sa prescription se fait sur ordonnance sécurisée. VIDAL / RCP
Le Tramadol peut également être utilisé. VIDAL / RCP
Paracétamol codéiné: à prendre de manière ponctuelle. VIDAL / RCP
La dose efficace la plus faible doit être recherchée.
Effets indésirables : pharmaco dépendance, fatigue, constipations, céphalées, nausées, somnolence.
Quel traitement choisir :
SJSR léger:
Application des règles d’hygiène de vie et traitement à la demande (Tramadol / paracétamol codéiné)
SJSR modéré à très sévère:
Ne pas hésiter à changer de classe si le traitement apparait peu / pas efficace. Si efficacité partielle, la bithérapie peut permettre d’éviter une escalade de posologie.
L’objectif est de réduire la plainte du patient mais pas de faire disparaitre les symptômes, ce qui entrainerait mauvaise prise en charge au long terme (risque d’escalade thérapeutique).
La première prescription est idéalement faite par un neurologue ou un médecin spécialiste du sommeil. Un suivi rapproché initial est nécessaire, puis annuel une fois le traitement équilibré.
Particularité chez la femme enceinte:
Les agonistes dopaminergiques ne peuvent pas être utilisés. En fonction du retentissement, les opioïdes ou les benzodiazépines peuvent être utilisés, en prenant en compte le risque de sevrage néonatal.
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