Le Sommeil chez l’Adolescent

Le sommeil se modifie entre l’enfance et l’adolescence, pour progressivement atteindre les mêmes proportions que celui de l’adulte : diminution du temps de sommeil lent profond, lié à la puberté et aux changements hormonaux.

Il a besoin de beaucoup dormir, 9h en moyenne, et en dessous de 8 heures de sommeil il sera bien souvent en privation de sommeil.

Naturellement, l’adolescent a souvent tendance à être couche-tard, avec un coucher vers 23h en moyenne, du fait des changements hormonaux mais également des habitudes.

Les conseils d’hygiène de sommeil sont les même que pour l’adulte. Il convient néanmoins d’insister sur :

La régularité des horaires de lever et coucher : l’adolescent va avoir tendance à tenter de « rattraper » sa dette de sommeil le WE, avec un lever beaucoup plus tardif, ce qui est contre-productif et va entrainer des difficultés pour trouver le sommeil le dimanche soir, et en début de semaine. Le lever ne doit pas être retardé de plus de 2 heures.

S’il existe un trouble du sommeil :

  • Adopter une attitude bienveillante et non stigmatisante ou isolante envers l’adolescent : ne pas le culpabiliser ou lui faire la morale.
  • Plutôt lui en parler, à un moment propice (et non le matin quand le réveil est difficile, ou le soir tard) pour chercher les erreurs au niveau de l’hygiène (sport ? Ecrans ?) et trouver des solutions en famille.

Les pathologies chez l’adolescent :

Il existe une perte de durée de sommeil importante à l’adolescence, d’environ 20 minutes par an à partir de 11 ans : de 9h26 à 7h55 à 15 ans. Cette cause est plurifactorielle, on peut citer les bouleversements hormonaux, l’autonomie dans ses horaires de coucher, l’opposition vis-à-vis de l’autorité, et le stress, induit par l’école et par cette période de construction de sa personnalité.

L’insomnie:

Sommeil insuffisant / non réparateur avec un retentissement diurne. Les principes de traitement sont les même que chez l’adulte.

Attention cependant chez l’adolescent : y a-t-il une consommation d’alcool ou de cannabis ? S’agit-il d’une insomnie comorbide avec dépression ?

Le syndrome de retard de phase :

Trouble de la rythmicité circadienne : retard des horaires d’endormissement, après une heure du matin. Contrairement à l’insomnie, le sommeil est normal et en l’absence de contraintes (vacances, WE) le réveil sera décalé en début d’après-midi pour une durée de sommeil elle aussi normale.

Ceci s’explique par plusieurs facteurs :

  • Physiologique : l’horloge biologique à l’adolescence est plus tardive : la sécrétion de mélatonine est décalée. Le réveil également, du fait d’une nécessité de sommeil de 9 heures en moyenne.
  • Au niveau de l’hygiène de vie et du rythme familial : les parents rentrent tard, l’usage des réseaux sociaux, des écrans…
  • Certaines pensées peuvent participer au retard de phase : plaisir d’être le dernier couché, peur de ne pas trouver le sommeil, impression que le sommeil est une perte de temps…

Ce retard de phase a pour principale conséquence une dette chronique de sommeil, ce qui impacte l’attention et donc les performances scolaires, l’humeur et peut être à terme un facteur favorisant une dépression.

Pendant les vacances ou le WE, l’adolescent va partiellement rattraper sa dette de sommeil, mais avec un effet délétère en maximisant le décalage : le retour en période scolaire est d’autant plus compliqué !

Prise en charge:

  • Rechercher une dépression associée.
  • Lever régulier, y compris le WE et les vacances:
  • Le coucher va donc progressivement s’avancer pour respecter la durée de sommeil nécessaire.
  • La mélatonine peut être bénéfique par son effet régulateur des rythmes du sommeil, mais uniquement associée aux autres mesures.
  • Utiliser les synchroniseurs influençant l’horloge biologique:
  • Luminothérapie (naturelle idéalement)
  • Activité physique le matin au réveil
  • Activité calme, sans écran, le soir

La motivation de l’adolescent est primordiale, et dans les premières semaines il est important de ne pas redécaler son heure de coucher, même pour une nuit (sortie) et surtout son heure de lever, au risque de perdre tous les progrès obtenus.

Retard de phase avancé :

Dans ce cas-là, en plus de la luminothérapie et de l’activité physique, le médecin du sommeil va utiliser la chronothérapie par retard de phase.

Chronothérapie par retard de phase: on décale progressivement l’heure de coucher de 3h, pour reprogrammer le sommeil sur la nuit, en 8 jours environ.

  • Exemple: coucher habituel à 2h du matin : le lendemain coucher à 5h du matin, puis 8 heures, puis 11 heures etc… jusqu’à arriver à une heure de coucher de 11h du soir.

Cette thérapie, très efficace, requiert une forte volonté et adhérence du patient : il faut bien respecter les horaires, sans sieste la journée, malgré la fatigue initiale.

Encore une fois, les semaines qui suivent il faut être vigilant afin de bien consolider ces horaires de coucher, malgré une tendance au retard de phase qui persiste.

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Sites utiles et informations complémentaires:

– Réseau morphée, le sommeil de 0 à 18 ans, questions réponses: https://sommeilenfant.reseau-morphee.fr/enfant/foire-aux-questions/

– mpedia.fr: site de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire: https://www.mpedia.fr/art-sommeil-adolescent-enjeu-sante/

– Le sommeil de l »enfant’adolescent de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV): pour des ressources complémentaires et fascicules d’information. https://institut-sommeil-vigilance.org/le-sommeil-des-adolescents/

Sources:

– Les sites décrits plus hauts ont été utilisés en tant que sources.

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