Le Sommeil du Nourrisson
Physiologie du sommeil
Le sommeil du nourrisson est très différent de celui de l’adulte, et va progressivement s’en rapprocher dans les premières années de vie pour en avoir les mêmes stades vers 3 ans.
Les différents stades de sommeil :
Fœtus :
Les périodes de calme et d’agitation apparaissent vers 20 SA. A partir de 27SA, on distingue le sommeil calme et agité qui alternent de façon régulière.
Le fœtus dort de façon quasi ininterrompue jusqu’à l’accouchement.
Un nouveau-né prématuré partagera les même caractéristiques qu’un Fœtus du même âge gestationnel.
Nouveau-né :
Dort 16 à 17 heures par jour, par période de 3 à 4 heures, avec un rythme ultradien (pas de distinction jour/nuit).
Il s’endort en sommeil agité, qui occupe 50 à 60% de son sommeil, puis évolue vers une diminution des mouvements, et en durée : 30 % à 6 mois. Le sommeil calme évolue (stade 1,2 et 3) et augmente jusqu’à 55% du sommeil à 6 mois. Le sommeil restant est « indéterminé » : caractéristiques communes aux sommeils calme et agité.
Sur les 6 premiers mois, le sommeil va évoluer pour tendre vers :
A noter les éveils intra-sommeil, physiologique : le bébé se réveille et se rendort tout seul, entre deux cycles de sommeil (50/60min).
Entre 6 mois et 1 an :
A un an, la durée de sommeil est entre 13 et 14 heures par 24h. La sieste de fin d’après-midi va progressivement disparaitre. Le sommeil agité disparait lors des siestes, et diminue jusqu’à représenté 20% de la durée de sommeil (identique à chez l’adulte). Les cycles de sommeil augmentent jusqu’à 70 minutes.
Le sommeil de 1 à 3 ans :
Il diminue jusqu’à 12/13 heures. La sieste du matin disparait vers les 18 mois, et 90% des enfants gardent la sieste de début d’après-midi. Les cycles de sommeil s’allongent jusqu’à 90/120 minutes.
Les éveils intra sommeil diminuent mais persistent, surtout entre minuit et 5h du matin. L’enfant se rendort seul et ils passent souvent inaperçus.
Résumé :
Ces tableaux résument l’évolution du sommeil sur les 3 premières années de vie (réseau morphée) :
Les conseils d’hygiène du sommeil
Les conseils d’hygiènes sont résumés sur cette fiche, à remettre aux parents
La chambre:
Le passage dans sa chambre à lui se fait en accord avec la conviction des parents. Initialement, on peut s’aider des siestes pour faire la transition.
Le lit :
Le doudou:
Fonctionne comme réassurance au moment de l’endormissement. Souvent utile vers 6/7 mois, parfois avant.
La tétine :
Elle permet de ralentir le rythme cardiaque et est un facteur protecteur du risque de mort subite du nourrisson. Le risque : que ce soit son moyen d’endormissement et que cela pose un problème lors des éveils intra sommeils nocturnes : lui apprendre à la remettre seul.
Les siestes :
L’endormissement :
Il faut apprendre à s’endormir seul. Cela peut être fait dès les premiers mois de vie, mais les parents choisissent le moment qui leur semble opportun : le bébé doit être en confiance, et cette confiance sera difficile à véhiculer si les parents n’agissent pas selon leurs convictions.
Les pleurs du soir :
En lien avec la mise en place de l’horloge biologique, ils sont quasi constants et apparaissent dans le premier mois.
Après 1 an :
A éviter:
Les pathologies qui influencent le sommeil :
Fréquentes, elles concernent 25 à 50% des nourrissons. Seulement 15 à 20 % ont une origine médicale.
La mort subite du nourrisson :
Touche 0.003 à 0.009% des enfants de 0 à 1 an.-
Afin de l’éviter :
Les problèmes comportementaux :
Surviennent souvent quand l’enfant n’a pas appris à s’endormir seul. Il ne veut pas se coucher, ou se réveille plusieurs fois par nuit.
Refuse de s’endormir
En lien avec un trouble de la séparation, une opposition, ou une insuffisance de limites.
La thérapie comportementale peut permettre d’y remédier : elle peut s’entreprendre à partir de 6 mois (avant, le contact physique est indispensable pour rassurer le bébé) et l’adhérence des parents est primordiale ! Si les parents ne sont pas sereins, le bébé ne le sera pas non plus.
Si le trouble du sommeil est associé à des difficultés familiales (séparation, conflit familial, deuil…) une aide professionnelle (psychologue) est recommandée.
Il faut déjà revoir les principes cités plus haut : alternance jour/nuit, régularité des horaires, rituel de coucher.
En pratique:
Une alternative, le « fading » :
L’heure du coucher est reculée jusqu’à une heure ou l’enfant dort habituellement, puis on couche l’enfant progressivement plus tôt par pallier de 5 minutes jusqu’à l’heure de coucher idéale. Le reste de la thérapie est inchangé.
Voici un exemple de ce qui peut être fait (source: réseau morphée 1-18 ans):
Le renforcement positif par l’usage de gommettes ou d’images après une nuit réussie est recommandé.
L’enfant se réveille plusieurs fois par nuit :
Certains pratiquent le co sleeping : dans la même chambre, jusqu’à plusieurs années. Cela peut être fréquent selon les cultures. Ces pratiques ne sont pas recommandées par les sociétés savantes, en occident.
Les même principes de thérapies comportementales peuvent être utilisés :
Les rythmies du sommeil :
Anxiogènes pour les parents, elles sont tout à fait bénignes et touchent deux enfants sur 3. Il s’agit de mouvement stéréotypé qui précèdent l’endormissement, et sont présents entre les cycles de sommeil. Le plus souvent, un balancement du haut du corps.
Elles débutent vers 6 mois et sont au maximum vers les 18 mois avant de disparaitre spontanément vers 4/5 ans.
Pas de traitement, hormis de sécuriser l’environnement pour éviter les blessures.
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