Sommeil et Grossesse
Lors de la grossesse, le sommeil évolue du fait des inconforts de la grossesse, de la prise de poids et des variations hormonales.
Une étude effectuée sur 300 femmes a montré augmentation statistiquement significative :
Premier trimestre
L’augmentation de la progesterone entraine une fatigue diurne et une somnolence, qui peut nécessiter des siestes. On rappelle l’importance d’une sieste de 30 min maximum, avant 15h, pour ne pas perturber la nuit suivante. Les nausées et les envies d’uriner peuvent également fractionner les nuits.
Deuxième trimestre
Au cours du 2ème trimestre, la vigilance diurne s’améliore du fait d’une augmentation du sommeil profond. On note tout de même des réveils plus importants (mouvements du fœtus, douleurs ligamentaires, nausées…)
Troisième trimestre
Les réveils nocturnes sont plus prononcés, et diminuent le sommeil lent profond et le sommeil paradoxal. Les RGO, les douleurs lombaires et la prise de poids perturbent le sommeil. Peut s’ajouter à cela une anxiété qui va favoriser l’insomnie.
L’insomnie chez la femme enceinte
Il est recommandé de rechercher un trouble du sommeil chez la femme enceinte, en raison des modifications inhérentes du sommeil.
Si trouble du sommeil il y a, il convient de rechercher une insomnie secondaire (avec comorbidités) :
Le syndrome d’apnée du sommeil peut apparaitre pendant la grossesse et doit être recherché devant un ronflement (surtout récent), une somnolence diurne ou des céphalées matinales. Y penser également si diagnostic de diabète gestationnel ou d’hypertension.
Le syndrome des jambes sans repos : on rappelle l’importance d’une supplémentation martiale qui peut grandement améliorer les symptômes. Les traitements médicamenteux ne sont pas recommandés lors de la grossesse. On privilégie les conseils d’hygiène et les thérapies cognitivo-comportementales.
Les traitements de l’insomnie
Tout comme chez l’adulte et même à fortiori, les traitements médicamenteux sont à privilégiés.
Si un traitement est nécessaire, les risques de tératogénicité sont bien évidemment à prendre en compte.
La phytothérapie n’étant pas considérée comme médicament, on ne dispose d’aucunes données sur la tératogénèse animale, et elle ne peut être une alternative au traitement médicamenteux.
Avant la grossesse:
Il est important de ne pas s’automédiquer. Si un hypnotique est pris au long cours, une tentative de sevrage peut être effectuée. Si il y a un trouble psychiatrique associé, il y aura souvent polymédication, et dans ce cas la prise en charge relève d’une concertation avec le psychiatre, et d’un avis du centre de pharmacovigilance, ou du CRAT.
Pendant la grossesse:
Découverte de grossesse avec prise d’hypnotique : aucun hypnotique ne justifie un arrêt médical de grossesse. Prendre l’avis du centre de pharmacovigilance/CRAT pour le suivi particulier éventuel.
Si l’insomnie est primaire, avec un retentissement important malgré les mesures non médicamenteuses, les centres de pharmacovigilance et le CRAT recommandent l’utilisation :
En fin de grossesse:
Essayer de diminuer les posologie et se rapprocher de l’équipe chargée de l’accouchement et de la prise en charge du nouveau-né pour préparer les soins spécifiques qui peuvent être nécessaire (sevrage en benzodiazépines du nouveau-né).
Pendant l’allaitement
Le Zopiclone et le Zolpidem peuvent être utilisé : passage d’environ 1% de la dose via le lait maternel, sans évènement indésirable recensé à ce jour.
Mis à jour le